Dans la Guerre de Troie n’aura pas lieu, Giraudoux imagine trois messages venant de trois dieux olympiens : Aphrodite, Pallas (Athéna) et Zeus. Le message d’Aphrodite : si Pâris et Hélène sont séparés, il y aura la guerre. Le message de Pallas : si Pâris et Hélène ne sont pas séparés, il y aura la guerre. Le message de Zeus : si Héctor et Ulysse ne s’arrangent pas pour satisfaire et Aphrodite et Pallas, il y aura la guerre.
Que les négociations et les pourparlers commencent, alors ! Et grand bien que cela nous fasse.
Car, quelles sont, effectivement, les possibilités d’action dans la vie humaine ? Quels vrais choix avons-nous, si la guerre arrivera quoi que nous décidions ? Oh, je sais—il faut résister quand même afin de trouver, dans la beauté de la résistance, un brin de bonheur, un sentiment de supériorité aux dieux impitoyables et inhumains. Le triomphe de la tragédie, etc, etc, etc.
Mais j’en ai marre. C’est fatigant, cette « dignité humaine » dont Pascal voulait que nous nous vantions. Peu importe qu'on soit "roseau pensant"--ceux qui travaillent à « bien penser » finissent exactement comme ceux qui passent leur vie dans la bêtise la plus marécageuse, par périr dans la guerre inévitable prédestinée par des forces démentes.
N’y a-t-il pas d’autres voies ? d’autres « principes de la morale » ? Comment peut-on, enfin, nous débarrasser de ces dieux—ces puissances qui sont d’autant plus tyranniques qu’elles se logent, non seulement sur le mont Olympe mais aussi, au fond de nos cœurs ? D’où viendra le pouvoir d'expulser et de tuer ces abominables divinités maléfiques ?
Nietzsche avait sans doute raison quand il a annoncé la mort du Dieu des Chrétiens. Mais LES dieux plus anciens—ceux qui contrôlent le destin humain, qui sont le destin humain—ne sont certainement pas morts. Peut-être ne pourront-ils jamais l’être.
Est-il permis d’espérer ?
Nietzsche avait sans doute raison quand il a annoncé la mort du Dieu des Chrétiens. Mais LES dieux plus anciens—ceux qui contrôlent le destin humain, qui sont le destin humain—ne sont certainement pas morts. Peut-être ne pourront-ils jamais l’être.
Est-il permis d’espérer ?
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